Lieu: Xhoffrais – Longfaye
Départ: Au moulin de Bayehon (50.4682 – 6.0917)
Longueur: 9km
Balisage: Rectangle vert, balisage correcte et facile à suivre.
Difficulté: Moyenne, quelques légers dénivelés avec rochers glissants par temps humide, assez boueux si pluies les jours précédents
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18/03/2015, jour 4: Vezin – Rivière
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Réveil en douceur ce matin, bien au chaud sous une couette bien douillette! Alors que j’entends Sylvie occupée à prendre une douche, je descends lentement rejoindre les enfants. Je suis bien entouré, entre Florine, Ferdinand et Joséphine. Tel un coq en pâte, je m’installe à une table accueillante, le café fumant et le pain frais à disposition. Sylvie nous rejoint, tout sourire, me remet le livre d’or, et presse les enfants de ne point trainer à se rendre à l’école. C’est avec un certain détachement que j’observe ce petit manège, amusé d’écouter les remarques cinglantes de Flo, la petite clown de service.
17/03/2015, jour 3: Huy – Vezin
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Une bonne nuit réparatrice m’aura vite fait oublié la froideur de la nuit précédente, et c’est dans une joyeuse ambiance que ce matin, nous prenons notre café. La maison dort encore, Gianni prépare sa journée à pas feutrés, alors que dans un silence monacale, je replie soigneusement mes affaires.
16/03/2015, jour 2: Petit Berleur – Huy
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Il fait froid ce matin ! Très froid… Mon sac de couchage n’aura pas suffit à me protéger ! Réveillé à 5h, le visage endolori par le gel, je tente tant bien que mal de me recroqueviller pour me réchauffer. J’enfouis mon nez dans ma capuche. Mon souffle parvient à peine à me faire oublier ces -4 degrés ! Première nuit sur le Chemin. On est loin de mes bivouacs d’entrainements…
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Troubadour!
Troubadour… un mot qui me sied !
Du haut de sa forteresse, une princesse fixait un horizon démesuré.
« Ah quoi bon rêver ? », se disait-elle, « Je n’ai personne pour m’y accompagner ! »
15/03/2015, jour 1: Grivegnée – Petit Berleur
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Dimanche 15 mars 2015. Le sac engoncé dans sa housse de protection, les chevillères bien serrées, chaussures scellées, et coupe-vent de rigueur, c’est sous un ciel plombé et avec près d’une heure de retard sur le départ tant attendu et programmé, que je claque enfin la porte de ma demeure.
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Sites à consulter
Paul vers Compostelle : Le blog de mon ami Paul, qui a parcouru en 2010 les mêmes voies que moi.
Le Pèlerin en herbe : Le site de mon ami Olivier, rencontré sur le Chemin.
Le blog de Phil : Bien avant de me rencontrer, Phil avait déjà marché sur le Chemin. Voici le récit de son premier pèlerinage.
Le film de Dannis: Dannis est mon ami pèlerin hollandais. A son retour, il a raconté son périple à travers un montage vidéo.
Le site de Dannis : Mais Dannis a aussi un site sur lequel il raconte son périple, avec plein de photo 😉
Le site de Trudy : Trudy est la femme de Dannis. Je ne l’ai jamais rencontrée, Dannis ayant marché seul en 2015. Mais, curieuse de l’expérience que son mari avait vécu et dont il ne cessait de lui parler, ils ont décidé de parcourir ensemble l’entièreté du Camino Portugese, et à la demande de Dannis, une partie du Francès, à partir de Sarria. Un merveilleux témoignage (en néerlandais, mais que Google Translation parvient à bien traduire) d’une femme qui découvre le Chemin à travers le meilleur guide qui soit : son amoureux !
Radio Camino : Le site de Sylvie, une passionnée du Chemin. Son site est une bible pour qui veut se préparer.
Le Chemin de Roger d’Anjou : Roger est un ami québequois qui a parcouru une bonne partie du Chemin Français en avril 2018. Un peu le même trajet que moi, mais pas avec la même météo… Et quelques aléas de logement. Son récit est passionnant !
Les carnets de Damien : Le blog de mon ami Damien, qui a parcouru le Camino del Norte en 2014, et la Via de la Plata en 2015 (blog désactivé)
Randonner-Malin : Compostelle, mais pas que. Des conseils, des astuces, des vidéos, des liens, pour tous les randonneurs débutants ou confirmés.
Le site de l’ACIR : Un site bourré d’informations et de conseils sur les Chemins en France et en Espagne
Le pèlerin plume : Ou comment optimiser son sac à dos !
« Le tour du monde à petits pas! »
Extrait d’un article paru dans Femmes d’Aujourd’hui, février 2014.
(…) A une époque où on vit à 100 à l’heure, j’aime l’idée de vivre une « slow » aventure. Et celle-ci est à la portée de tous.
Au fur et à mesure de mes étapes, mes grandes idées sont tombées: je n’ai pas de causes à défendre, je n’ai pas de sens à donner à cette marche, elle a un élan, pas de grande direction. Le principal enseignement que j’en retire est d’ordre spirituel. je suis croyant et en marchant, j’ai constaté qu’il se passait quelque chose, pas directement lié à Dieu, mais plutôt de l’ordre d’une connivence avec la nature extrêmement puissante, spirituelle.
Dans la vie quotidienne, on connait des tensions et des divorces avec notre réalité intime, on ne forme pas des individus cohérents. Or, la marche remet de l’ordre dans tout ça. Elle me décille les yeux, me tient à l’écart des tentations factices du monde, me fait communiquer avec ce qui compte vraiment. Moi qui suis plutôt réservé, au détour d’une étape, je peux entrer dans un bar et me faire dix potes à la minute tellement je me sens charismatique. J’ai peur des araignées et pourtant, je suis capable alors de les laisser se poser sur ma main comme des papillons.
Après trois semaines, je suis mieux dans mon corps, mon esprit et mon âme s’allègent. Ça s’explique facilement: on est une espèce qui a besoin d’exercice, or, depuis l’époque du chasseur-cueilleur, on a laissé nos muscles s’engraisser dans un mode de vie sédentaire. En renouant avec l’effort physique, on rééquilibre tout le corps, les humeurs qui s’assombrissent disparaissent, et l’âme s’épanouit. Pourtant, il n’y a pas que des moments heureux, les premiers jours on perd 8 kilos, on a des courbatures partout, on tombe dans des endroits inhospitaliers. Marcher le long des nationales, ça n’est pas toujours marrant et c’est dangereux. Ça n’est pas un tour du monde touristique, on marche n’importe où, on traverse des zones industrielles, des parkings de supermarchés, des ronds-points pas faits pour les piétons… Mais l’appel de l’aventure est incroyable. Sur une pente montagneuse, le dos courbé par un sac de 15 kilos, je suis HEUREUX.
Bienvenue…
Né en 1972 avec une malformation aux pieds, opéré à l’âge de 13 mois, porteur d’appareillages métalliques (style « Forrest Gump », pour citer une référence cinématographique) jusqu’à mes 6 ans, pour ensuite corriger ma marche à l’aide de chaussures et de semelles orthopédiques, si l’opération n’avait pas porté ses fruits (et la chirurgie en 1972 n’était pas ce qu’elle est maintenant), j’aurai pu ne jamais marcher!
Au début de années 90, suite à la diffusion d’un reportage parlant du renouveau des Chemins de Saint Jacques, j’avais alors trouvé ma façon de remercier le ciel : je me suis fait la promesse qu’un jour, moi aussi, je ferai le Chemin!
J’avais alors à peine 20 ans. Enfoui au plus profond de moi, ce projet a mûri petit à petit, jusqu’à ce qu’il s’impose à moi comme un appel. S’en suivi alors de longs mois de préparations, de doutes et de douleurs, afin de déterminer mes limites, d’y apporter des solutions, pour enfin les dépasser ou les contourner.
Remercier le ciel, d’une part, de pouvoir marcher. Mais aussi me prouver à moi-même et aux autres, démontrer à ma mère qui, à l’époque, avait pleuré toutes les larmes de son corps de m’avoir « mal fait », même si elle n’en pouvait rien, que mes pieds peuvent maintenant me mener là où je veux.
Un pèlerinage au sens strict du terme, au départ de chez moi, seul, à pied, en une seule fois, soit un peu plus de 2400 km à travers la Belgique, la France et l’Espagne. Une promesse, un rêve d’aventure et de gratitude!
Bienvenu avec moi sur mon Chemin…
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© Luc BALTHASART
La dernière semaine…
Un étrange mélange d’angoisse et d’impatience m’envahit! Et des émotions à fleur de peau…
Le temps qui paraissait s’étendre de tout son long ces dernières semaines, a subitement décidé de se précipiter… Les jours passent à une vitesse folle, j’ai l’impression d’avoir encore mille et une chose à faire, encore mille détails à régler.